Au Sénégal, la volaille locale joue un rôle clé dans la sécurité alimentaire et l’économie rurale. Pourtant, de nombreux éleveurs font face à des défis nutritionnels : des rations déséquilibrées entravent la croissance des poulets et réduisent la ponte des poules. Cet article vous guide pour formuler des aliments efficaces à partir de ressources locales, en conciliant rentabilité et durabilité.
Sommaire

Les besoins nutritionnels des volailles : comprendre pour mieux agir
Les volailles ont des besoins spécifiques en protéines (16-20 % pour les poussins, 15-17 % en ponte), énergie (céréales), minéraux (calcium pour la coquille des œufs) et vitamines.
Poussins : Exigences élevées en protéines et en lysine pour le développement musculaire.
Poules pondeuses : Calcium (3,5-4 %) et phosphore pour une coquille solide.
Poulets en croissance : Équilibre énergie-protéines pour éviter l’engraissement prématuré.
Ressources locales utilisables
Exploiter l’abondance du terroir, céréales et sous-produits (60-70 % de la ration) :
Mil, sorgho, maïs : Sources d’énergie.
Son de riz ou de blé : Fibres et minéraux.
Protéines locales (25-30 %) :Tourteau d’arachide (35-45 % de protéines) ou tourteau de coton (décortiqué pour éviter la gossypol).
Niébé ou pois de bambara : Légumineuses riches en protéines.
Alternatives innovantes :Larves de mouche soldat : 60 % de protéines, idéales pour remplacer le soja importé.
Termites ou grillons : Récoltés en saison des pluies.
Méthodes de formulation : simplifier les calculs
Étape 1 : Définir les besoins selon le stade (ex. : 2 800 kcal/kg pour des pondeuses). Étape 2 : Utiliser des tables de composition alimentaire (FAO ou ISRA) et un tableur Excel pour ajuster les proportions. Étude de cas :
Ration type pour 500 poules pondeuses :
60 % maïs (énergie)
25 % tourteau d’arachide (protéines)
10 % son de riz (fibres)
4 % coquillages broyés (calcium)
1 % prémix vitamines/minéraux
Outils pratiques :
Application mobile FeedCalc (gratuite, en français) pour calculer les ratios.
Fiches techniques de la FAO sur les mélanges économiques.
Gestion de la qualité : éviter les pertes
Stockage : Conserver les aliments dans des sacs en toile étanche, à l’abri de l’humidité.
Tests de mycotoxines : Kits rapides (ex. : AgraStrip) pour détecter les risques.
Traitement des tourteaux de coton : Trempage ou chauffage pour neutraliser les toxines.
Résultats attendus : mesurer l’impact
Gain de poids : Passer de 20 g/jour à 35 g/jour avec une ration optimisée.
Ponte : Augmenter de 50 à 80 œufs/poule/an.
Conversion alimentaire : Réduire de 4,5 à 3,2 kg d’aliment/kg de poids vif.
ROI : Un investissement de 200 000 FCFA peut générer 500 000 FCFA de revenus supplémentaires en 6 mois.
Ressources utiles
Fiches techniques : Téléchargez notre guide PDF « 10 recettes pour volailles locales ».
Partenaires clés :
ISRA (Institut Sénégalais de Recherches Agricoles) : Analyses de sols et aliments.
FAO : Projets de valorisation des insectes dans l’alimentation animale.
CIRAD : Formations sur la formulation d’aliments.

Optimiser l’alimentation des volailles locales ne nécessite pas d’importations coûteuses, mais une utilisation astucieuse des ressources locales. En combinant céréales, tourteaux et insectes, les éleveurs sénégalais peuvent booster leur productivité tout en préservant leur autonomie.
Tableau comparatif des coûts : Rations "maison" vs Aliments industriels
Critère | Rations "maison" | Aliments industriels |
---|---|---|
Coût moyen par kg | 250-400 FCFA/kg | 600-900 FCFA/kg |
Ingrédients | Ressources locales (mil, tourteaux, etc.) | Additifs, soja importé, céréales |
Qualité nutritionnelle | Personnalisable (équilibre protéines/énergie) | Standardisé, parfois riche en antibiotiques |
Coût énergétique | Faible (cuisson manuelle) | Élevé (transport, transformation) |
Temps de préparation | Modéré (nécessite formulation) | Nul (prêt à l'emploi) |
Impact économique | Réduction des importations, soutien aux agriculteurs locaux | Dépendance aux marchés internationaux |
ROI (exemple) | 500 000 FCFA de revenus en 6 mois pour 500 poules | Coûts fixes élevés |