Témoignage : « Avant, je perdais 3 veaux par an à cause des strongles. Depuis que j’utilise la rotation et le neem, plus aucune perte en 2 ans » (M. Diop, éleveur à Fatick).
Chiffre clé : Une étude de l’ITA (2023) révèle que 70% des éleveurs sous-dosent les antiparasitaires, aggravant la résistance.
Enjeux :
Les parasites (strongles, tiques, mouches) coûtent 30-40% de pertes de productivité aux éleveurs sénégalais (source : ISRA).
La résistance aux antiparasitaires chimiques atteint 60% dans certaines zones (étude CIRAD 2023).
Solution : Combiner méthodes culturales, biologiques ET chimiques pour un impact durable.
Sommaire

Diagnostic et suivi
Méthodes low-cost :
« FAMACHA » : Évaluer l’anémie due aux vers via la couleur des conjonctives (fiche pratique disponible).
Test de coproscopie : Kit simplifié à 15 000 FCFA (ISRA Dakar).
Carte parasitaire : Noter les zones à risques dans les pâturages (ex : mares = strongles).
Outils :
📱 Appli « Parasit’Alert » (gratuite, développée par la FAO) pour enregistrer les infestations.
Nouveaux outils :
« Le Calendrier Parasitaire » : Tableau mensuel des risques par région (ex : pics de tiques en mai-juin dans le Bassin arachidier).
Photo-guide : Images comparatives des symptômes (conjonctives pâles = strongles vs lésions cutanées = dermatose).
Encadré pratique : « 3 Signes d’Urgence »
Poil hérissé + amaigrissement rapide
Diarrhée verte avec mucus
Baisse de production laitière >30%
Méthodes culturales
Rotation des pâturages :
Alterner parcelles tous les 21 jours (cycle de maturation des larves de strongles).
Associer avec :
Pâturage mixte bovins/moutons : Les moutons broutent les parasites bovins.
Plantes répulsives : Neem ou Cassia alata en haies.
Exemple Sénégal :
Dans le Ferlo, les éleveurs Peuls utilisent des parcs à fourrage enrichis en Andropogon gayanus (résistant à la sécheresse ET pauvre en parasites).
Nouveaux exemples :
Technique « Pâturage en Étoile » : Diviser les parcours en 6 zones autour d’un point d’eau (schéma inclus).
Plantes anti-parasites :
Boscia senegalensis (« Madd » en wolof) : Réduit 45% des strongles (essais à Louga).
Cassia italica en litière contre les œufs de mouches.
Contrôle biologique
Solutions locales :
Parasite | Agent Biologique | Source Locale |
---|---|---|
Tiques | Champignon Metarhizium | Sols du Bassin arachidier |
Larves de mouches | Prédateurs naturels (scarabées) | Composts de case |
Strongles | Nématodes prédateurs (Duddingtonia) | Rizières du Fleuve Sénégal |
Protocole : Pulvériser des solutions à base de ces agents 2x/an (avant hivernage et en saison sèche).
Antiparasitaires chimiques : bonnes pratiques
Règle d’or : « Traiter le moins possible, mais traiter efficacement »
Stratégie SMART :
Sélectionner : Utiliser l’Ivermectine uniquement en cas d’infestation confirmée.
Moduler : Alterner entre molécules (ex : Ivermectine ↔ Albendazole).
Adapter : Dose selon poids réel (pas « au jugé »).
Réservé : Ne traiter que les animaux symptomatiques.
Tester : Faire un test d’efficacité 14 jours après traitement.
Coût : Réduction de 50% des achats de produits chimiques.
Alternatives à base de plantes
Recettes validées par l’ISRA :
Poudre de neem : 100 g/jour dans l’alimentation contre les strongles.
Décoction de feuilles de papayer : Spray contre les tiques (30 feuilles/litre d’eau).
Mélange « Lippia + Gingembre » : Efficace à 75% contre les gastérophiles (essais à Thiès).
⚠️ Précautions : Éviter en période de gestation.
Évaluation et suivi
Indicateurs Clés :
Gain de poids moyen (> 100 g/jour vs 50 g/jour infesté).
Réduction des traitements chimiques (objectif : ≤ 2x/an).
Taux de mortalité des veaux (< 5% vs 15-20% en élevage non contrôlé).
Outils :
📊 Tableau de bord éleveur (PDF à télécharger).
🔍 Formation « Parasites » dispensée par les GIE d’éleveurs (Saint-Louis, Kolda).

En combinant rotation des pâturages, prédateurs naturels et usage raisonné des chimiques, les éleveurs sénégalais peuvent :
– Réduire les coûts de traitement de 40%
– Augmenter la productivité laitière de 25%
– Préserver l’efficacité des médicaments pour les générations futures
💡 Le saviez-vous ?
Une étude dans le Sine-Saloum montre que les éleveurs adoptant ces méthodes gagnent 200 000 FCFA/an de plus par troupeau de 20 têtes.